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Dragon Ball est un manga qui traverse les générations. Il est intemporel. Aidé par le jeu vidéo, l’oeuvre d’Akira Toriyama est même revenue au tout devant de la scène grâce à Dragon Ball Super. Vous l’aurez noté, il est incroyable qu’une série d’animation démarrée dans les années 1980 continue de conquérir le coeur de fans du monde entier. Intéressons nous à l’auteur et créateur de cette série au succès mondial : le maître Akira Toriyama.

Photo d'Akira Toriyama
Photo d’Akira Toriyama

Akira Toriyama, avant de devenir mangaka

Akira Toriyama est né le 5 avril 1955 et a aujourd’hui 65 ans (2020). Il est doué pour le dessin depuis qu’il est enfant. Il aime d’ailleurs recopier certains dessins animés de Disney et plus particulièrement  les 101 Dalmatiens. Comme sa famille n’était pas très aisée, il se raconte qu’il aimait dessiner des objets qu’il ne pouvait pas s’acheter ou se voir offrir.

Il obtient un diplôme d’études secondaires et décroche un premier emploi dans une entreprise de design. Peu matinal, il était souvent en retard. En sus, il n’était pas très à l’aise avec le dessin linéaire. En conséquence, il quitte ce premier emploi au bout de deux ans seulement. Il déclare aujourd’hui que cette expérience lui a appris le fonctionnement de la société. En suivant, Akira Toriyama entend parler d’un concours de manga qui offre pour le gagnant un prix en cash. Il commence, de cette façon, a dessiner plus sérieusement à l’instar d’un mangaka (漫画家, auteur de manga) . Il soumet son premier manga au  « Shonen Jump Manga Contest » en 1978, sans succès. Malgré l’échec, il dessine immédiatement une autre oeuvre et la soumet de nouveau. Il ne gagne toujours pas mais Kazuhiko Torishima (鳥嶋 和彦) – à l’époque éditeur – le repère et l’encourage à poursuivre. In fine, ses débuts en tant que mangaka auront lieu la même année. Il s’agit d’un manga en deux parties : Wonder Island (L’Île merveilleuse) publié dans le Weekly Shonen Jump. Ce dernier paraît en Français, vingt ans plus tard, en 1998 par Glénat dans « Akira Toriyama Histoires Courtes volume 1 ».

Toriyama et Torishima deviennent ainsi le tandem à l’initiative de Dr. Slump puis Dragon Ball, un manga au succès mondial.

Il ne décroche pas le succès immédiatement

Akira Toriyama pénètre ainsi l’industrie du manga en 1978 avec Wonder Island. Il s’agit d’une comédie burlesque qui n’attire malheureusement pas l’attention des lecteurs. Il s’amuse aujourd’hui de ne pas avoir était rendu célèbre par ce manga. Dans le recueil « Akira Toriyama Histoires Courtes volume 1 », lucide, il assume et dit qu’effectivement, que Wonder Island n’était pas si génial que ça. Ceci étant dit, les suites, Wonder Island 2 et Today’s Highlight Island, prouvent la capacité de l’auteur à dessiner et illustrer. Même si ces oeuvres ne sont pas suffisamment complètes et abouties pour en faire de grands mangas, elles restent néanmoins intéressantes. Elles montrent d’ailleurs certains éléments qui seront repris en suivant dans Dragon Ball telle que l’île où se rassemblent différents protagonistes.

Nous considérons, à tort, Akira Toriyama comme un mangaka talentueux ayant obtenu un succès immédiat avec ses mangas. La vérité est que, bien que brillant en dessin et fin illustrateur, il s’est efforcé de produire une première oeuvre qui fonctionne en passant par différentes étapes d’apprentissages. Kazuhiko Torishima conseille Akira Toriyama autour d’un manga dont le personnage principal serait une fille. Tomato, Girl Detective (ギャル刑事トマト, Gyaru Keiji Tomato, Inspecteur Tomato) voit ainsi le jour en 1979. Il s’agit d’un one-shot (récit court) de 19 planches publiées dans le Weekly Shonen Jump Spécial du mois de juillet. L’histoire porte sur une jeune détective, Tomato, qui résout involontairement des enquêtes malgré son incompétence. Le trait du personnage de Tomato n’est pas sans rappeler celui de Bulma. Par ailleurs, certains autres protagonistes apparaissent déjà avec des noms de légumes. Cela deviendra une habitude. Dans Dragon Ball, nous retrouvons ainsi Vegeta (Vegetable/Légume), Kakarot (Carotte) ou encore Raditz (Radis).

Dr. Slump, le manga devenu un phénomène de société

Il se murmure qu’Akira Toriyama était réticent à l’idée de créer Tomato. Il prétexte alors ne pas être doué pour dessiner les filles. Malgré tout, Tomato, Girl Detective est un succès. Le mangaka réitère donc l’expérience en créant un nouveau personnage féminin : Aralé Norimaki (則巻アラレ). Il s’agit de l’héroïne de Dr Slump (Dr.スランプ, Dr Suranpu) dont la parution dans le Weekly Shonen Jump débute dès 1980.

Dragon ball est un tel succès de nos jours que l’on oublie fréquemment l’ampleur de Dr Slump à l’époque. Le titre aborde les péripéties de Senbei Norimaki (則巻千兵衛), un scientifique excentrique aux inventions étranges. Parmi ses recherches, le docteur crée une androïde appelée Aralé. Cette dernière va à l’école dans le village Pingouin et y fait des ravages. La série devient extrêmement populaire juste après sa parution. L’adaptation télévisée (anime) démarre en 1981 et contribue au succès. Dr Slump est si connu au Japon qu’il devient un véritable phénomène de société. Encore aujourd’hui, de nombreux Japonais nomment instinctivement Dr Slump et Aralé à l’idée d’évoquer un dessin animé des années 1980.

Le dessin animé s’arrête finalement en 1986. A ce moment précis, de nombreux enfants au Japon se disent « Dr Slump était génial mais c’est terminé. Comment diable cette histoire de boules du dragon va pouvoir remplacer Aralé ? ». Ces enfants sont finalement devenus des fans de Dragon Ball. Pour leur plus grand plaisir, Aralé reviendra dans le tome 7 de Dragon Ball (épisode 55) et plus récemment dans des filler Dragon Ball Super (épisodes 43 et 69).

Dragon Ball, le manga qui traverse le temps et les frontières

Vous ne connaissez peut-être pas Akira Toriyama, mais Dragon Ball très certainement. Si tant est qu’il faille le rappeler, Dragon Ball est un récit d’aventure qui aborde la légende de sept boules de cristal. Ces Dragon Ball sont capables d’exaucer n’importe quel souhait une fois réunies. La parution du manga commence en 1984 et son adaptation en dessin animé dès 1986. Pour mémoire, la première série de dessins animé se nomme Dragon Ball sans le « Z » à la fin. Elle dépeint les aventures du jeune Son Goku lorsqu’il était enfant. Sa popularité semble semble avoir augmenté au gré des batailles du jeune protagoniste.

Dans la deuxième partie de Dragon Ball, Son Goku est un jeune adulte. L’évolution dans le temps du personnage et donc son changement d’apparence étaient de vrais paris à l’époque. Il n’était effectivement pas courant de changer le physique du protagoniste principal de la sorte. Force est de constater que l’audace a payé. Cette évolution conduit ainsi et naturellement à la série Dragon Ball Z. Cette dernière dépeint les aventures de Son Goku à l’âge adulte. Les combats sont bien plus fréquents et de plus en plus dynamiques. Ces adaptations ont permis de gagner davantage de fans.

Dragon Ball Z a été diffusé dans le monde entier et a battu de nombreux records. La parution du manga s’achève en 1995, suivie du dessin animé en 1996. Dû à la popularité du manga, l’arrêt n’a pas été facile. Il semblerait que de nombreuses réunions s’opposant à la fin de la série aient eu lieu entre ayants droits, éditeur, société de production ou encore fabricants de goodies. Chacun était inquiet du manque à gagner consécutif à l’arrêt de Dragon Ball Z. Finalement, le manga conserve sa popularité bien au-delà de 1996 et malgré l’échec de Dragon Ball GT. Les jeux vidéo contribuent également au maintien de l’engouement. Enfin, en 2015 et après 19 ans d’attente, les fans accueillent la suite de la saga. Elle se nomme Dragon Ball Super. Son nouveau succès démontre finalement l’éternelle popularité du chef-d’œuvre d’Akira Toriyama. Dragon Ball.

Le dessin des personnages de la série Dragon Quest

https://www.youtube.com/watch?v=fXlbhVVB7BU

La liste des travaux de Toriyama ne saurait être complète sans évoquer le dessin des personnages de Dragon Quest (ドラゴンクエスト, Doragon Kuesuto). Dragon Quest est une série de jeux video très populaire. Son premier titre, créé par Enix, sort au Japon en 1986 sur Famicom. Il est de rigueur d’admettre que ladite franchise façonne encore aujourd’hui les jeux de rôle Japonais (J-RPG). En effet, les univers fantastiques que les Japonais imaginent sont fortement influencés par Dragon Quest. Le dernier-né est Dragon Quest XI: Les Combattants de la destinée paru en 2017 sur Playstation 4. Notons toutefois qu’en 2020, une adaptation mondiale du jeu mobile Hoshi no Dragon Quest (Dragon Quest of the stars) a vu le jour.

Akira Toriyama, en tant que Character Designer, est en charge de la conception des personnages de Dragon Quest. Les monstres conçus sont uniques. Par exemple, Slime (ou Gluant), une créature imaginaire, a été pensé à l’origine comme un monstre effrayant. Finalement, Akira Toriyama le conçoit comme un monstre mignon, pince-sans-rire, avec des yeux ronds et en forme de larme. Si populaire, que le Gluant est devenu le personnage plus reconnaissable du jeu et la mascotte de la série toute entière. Ce cas précis montre tout le talent d’Akira Toriyama en matière de conception de personnages. Ce talent se retrouve également dans le jeu Chrono Trigger ou encore dans Blue Dragon.

Sand Land et Jaco the Galactic Patrolman

Après la série Dragon Ball, Akira Toriyama publie quelques one-shot (100 à 200 pages) comme Go! Go! Ackman, Cowa, Kajika, Cross Epoch ou encore Sand Land. Ce dernier, publié en 2000, est l’histoire peu conventionnelle d’un monde futuriste et désertique dans lequel trois protagonistes partent à la recherche d’une fontaine censée subvenir aux besoins de tous. Akira Toriyama a souvent mentionné le fait d’aimer dessiner les personnes âgées. Sand Land illustre parfaitement son talent pour représenter ces derniers.

Plus récemment, en 2013, Akira Toriyama publie Jaco the Galactic Patrolman. Il s’agit d’une préquelle à Dragon Ball. Jaco (ジャコ, Jako), son personnage principal, a désormais de nombreux liens avec la série Dragon Ball Super. Il semble que Toriyama apprécie la nature innocente de Jaco.

Jaco The Galactic Patrolman d'Akira Toriyama
Jaco The Galactic Patrolman d’Akira Toriyama

Les autres œuvres d’Akira Toriyama : Illustrations et Artbooks

Akira Toriyama réalise également de nombreuses illustrations. Il dessine, par exemple, les personnages du jeu vidéo Chrono Trigger (クロノ・トリガー) sorti en 1995 sur Super Famicom. Le dessin de ses personnages est toujours réussi et véhicule un tas d’émotions. Il suffit généralement de les observer, même sans lire, pour tout simplement comprendre et saisir le sens l’histoire.

En 2003, Akira Toriyama publie également un nao-manga (équivalence d’un livre d’illustrations pour enfant) : L’Ange Toccio (Toccio the Angel). Le livre compte 56 pages et met en scène un ange protecteur des animaux. Ce dernier ressemble à Bou dans Dragon Ball Z. Fan de Mecha, l’auteur ajoute par ailleurs la photo d’un char d’assaut dans ce live. L’oeuvre est intéressante à parcourir tant elle se différencie des autres réalisations de l’auteur.

Enfin, Akira Toriyama qui aime l’illustration d’insectes et d’animaux, conçoit une nouvelle couverture de livre pour l’œuvre maîtresse de Jean-Henri Fabre (1823-1915) : Souvenirs entomologiques.

Presque toutes les oeuvres d’Akira Toriyama

Le site officiel de la série Dragon Ball par Shueisha publie une nouvelle catégorie : « Presque toutes les œuvres d’Akira Toriyama » (鳥山明 ほ ぼ 全 仕事). Selon les informations fournies dans l’annonce, ladite catégorie hébergera des éléments rares concernant l’auteur de Dragon Ball : interviews, illustrations, personnages et bien plus encore. Les mises à jour seront quotidiennes. Particularité : le contenu n’est visible que 24 heures sur le site officiel. Une rareté limitée dans le temps que sauvegarde, précieusement et pour vous, dragon-ball.net.